Dans chaque pays, un ou plusieurs partenaires de Gayatrek s’occupent de toute la logistique et de l’organisation des trekkings ou des excursions proposés. Ce sont des francophones passionnés qui vivent dans le pays depuis de nombreuses années. Ils ont tous leur histoire à raconter et je souhaite vous les présenter.
Franziska est notre partenaire en Equateur. Spécialisée sur tout ce qui concerne l’Amazonie, elle s’occupe de l’organisation des Tours en Amazonie équatorienne mais aussi de trekkings dans les Andes et de l’ascension de certaines montagnes comme le volcan Cotopaxi.
Bonjour Franziska, tu es suisse et tu vis aujourd’hui en Equateur à Quito. Qu’est-ce qui t’a amené à y vivre ?
En 1996, après 1 an de voyage autour du monde avec une amie, je me suis arrêtée en Equateur pour faire une pause de 3 mois. L’idée était de continuer de voyager après, mais ce pays m’a tellement plu que je suis finalement restée! En Suisse, j’étais architecte.
J’ai commencé à travailler comme volontaire dans une organisation qui s’occupait des enfants. Puis j’ai été guide pendant un an à Cuenca pour des trekkings en montagne et des tours à cheval. Par la suite, je suis partie en Amazonie pour travailler dans un lodge (= habitation « écologique » en pleine nature) en pleine jungle, et ça a été une révélation, je ne voulais faire plus que ça…
Pourquoi aimes-tu autant passer du temps en forêt amazonienne ?
A cette époque lors de laquelle je travaillais dans un lodge dans le Parc Yasuni, j’étais en Amazonie 260 jours par an ! J’accompagnais les groupes de touristes, mais évidemment, toujours en duo avec un guide local. Aujourd’hui encore c’est un besoin vital : je ne peux pas rester trop longtemps sans aller en Amazonie, sinon je deviens insupportable !
Pour moi, être en Amazonie c’est comme être à la maison, c’est là où je me sens bien, comme en vacances.
Le contact avec les indiens est aussi très important pour moi. Aujourd’hui je parle un peu le huao et le quechua et j’ai plusieurs amis chez les indiens Huaorani. Certains je les ai connus enfants. La toute première fois que j’ai accompagné un groupe de touristes. Le responsable du lodge dans lequel je travaillais m’avait dit « On va te mettre un guide Huaorani super qui va tout expliquer, tu devras seulement traduire de l’espagnol à l’anglais ». En réalité il ne connaissait qu’une dizaine de mots en espagnol ! A cette époque mes connaissances de la forêt étaient très limitées et je devais plutôt improviser et faire de mon mieux pour comprendre ce que voulait dire le guide. Heureusement j’avais un livre sur les animaux et le soir, le guide m’apprenait leur nom en huao.
Franziska dans la jungle lors d’un trek dans le Parc Yasuni.
Colibri (photo de Franziska).
Même après autant d’années, il y a toujours des surprises et de nouvelles choses à voir. On ne s’y ennuie jamais. J’ai déjà croisé la plupart des animaux. Le jaguar je l’ai vu pour la première fois après 3 ans ! Il est assez rare et difficile à observer, il sait se camoufler parfaitement. Lorsqu’on le voit, c’est souvent sur les plages des cours d’eau ou proche d’une rivière lorsqu’il fait très chaud. Le tatou géant par contre, je ne l’ai jamais vu…
Comment es-tu arrivée à mettre en place un tour aussi unique et exclusif avec les indiens Huaorani?
Le lodge pour lequel je travaillais avait déjà mis en place des excursions guidées par les Huaorani. Lorsqu’il a fermé, je souhaitais non seulement maintenir la relation que j’avais avec eux, mais aussi continuer à aider la communauté grâce aux rentrées d’argent générées par les tours en forêt.
Ce village Huaorani est aujourd’hui fixe, au contraire d’autres communautés volontairement isolées comme les Tagaeri qui rejettent totalement la société moderne. Il y a une école où ils apprennent l’espagnol, des satellites pour pouvoir communiquer. La dernière fois j’ai réussi à parler avec un ami par Skype, et il y avait tout le village derrière lui, c’était à mourir de rire ! Il y a un grand fossé entre les anciens qui vivent nus avec leur sarbacane sur le dos, qui marchent pieds nus, et les jeunes qui portent des vêtements, qui travaillent parfois même pour des groupes pétroliers dans la forêt. Le changement qui est en train de s’effectuer est énorme. Il y a un côté triste mais aussi intéressant à voir comment ils s’adaptent à tout cela.
Avec Quempere.
Avec Minimo.
En ce qui concerne les tours que nous réalisons avec eux, les guides changent souvent, de manière à ce que cela profite à tout le village. Les anciens plus expérimentés forment les plus jeunes qui accompagnent bien souvent le groupe emmené en forêt.
Aurais-tu une anecdote à nous raconter ?
Un jour je voulais acheter un perroquet pour tenir compagnie à celui que nous avions au lodge. Je suis donc allée voir un vieux Huaorani au village qui pouvait m’en vendre un. Il commence par m’en demander 1000 dollars ! Je lui dis que c’est beaucoup trop cher. Alors il baisse à 1 dollar… Je lui dis que là par contre ce n’est pas suffisant, alors je lui en propose 10 dollars. Il est d’accord. Mais lorsque je lui tends le billet de 10 dollars, il rentre dans une colère noire car ne voyant qu’un seul billet, il pensait que je ne voulais pas lui donner le reste de l’argent !
Le perroquet aurait-il enfin trouvé son compagnon ?
Il faut savoir que les Huaorani les plus vieux n’ont aucune notion de l’argent… Le concept de numéro est aussi très difficile pour eux, c’est soit « beaucoup » ou « pas beaucoup ». Par exemple, ils sont bien souvent incapables de dire combien d’enfants ils ont. Si vous leur demandez, ils vous les nommeront, mais ne vous donneront pas un chiffre… Du coup, il a gardé les 10 dollars et le perroquet, et j’ai du revenir la fois d’après avec des bouteilles de Coca Cola et du pain pour faire la paix !
Franziska s’occupe de toute l’organisation de 2 des tours proposés par Gayatrek :
CIRCUIT 'AMAZONIE EN CANOË' |
TOUR 'EN TERRE WAORANI' |
CIRCUIT 'AMAZONIE EN CANOË' |
TOUR 'EN TERRE WAORANI' |
Un voyage en Equateur de prévu ? N’hésitez pas à la contacter !
Xavier
Posted at 20:38h, 23 févrierMerci pour ce bel article.
Authentique !
J’aimerais bien voir plus de photo de Francsesca dans son élément.
Fabien
Posted at 23:33h, 23 février« Moins c’est mieux », comme on dit ! Tu devras aller en Equateur pour rencontrer Franziska en chaire et en os 😉
Merci pour ton commentaire Xavier.