Guide Perou : berceau des incas et origine du fleuve Amazone
Trekkings et Excursions en plein coeur de la jungle d'Amazonie et d'Amérique centrale. Voyages au Pérou, en Bolivie, en Equateur et au Guatemala.
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Le Pérou : berceau de cultures précolombiennes et zone de biodiversité majeure

  • Capitale : Lima
  • Superficie : 1 285 216 km²
  • Population : 28 220 764 millions d’habitants
  • Nature du régime : République présidentielle
  • Président de la République : Ollanta Humala
  • Langues officielles : Espagnol, Quechua et Aymara
  • Monnaie : Nouveau Sol
  • Ressources principales : Minerais, produits dérivés de la pêche, agriculture, textiles
  • PIB : 267 950 milliards de dollars, 9 175 U$/ habitant (2010)

Le Perou, berceau mythique de civilisations précolombiennes comme celle des incas, formidables bâtisseurs de monuments, de temples et de cités imposantes et modernes, parfois dans des lieux reculés à l’extrême, voire improbables (Machu Pichu…). Le Pérou est aussi un pays rempli de mystères auxquels la communauté scientifique n’a parfois pas de réponse : comment les blocs de pierre des cités incas ont été extraits et surtout taillés avec autant de précisions ? Quelle est l’origine des fameuses lignes de Nazca ?…

Le Pérou, c’est aussi l’Amazonie, cette forêt luxuriante et envoutante qui représente les deux tiers de son territoire et qui héberge une quantité phénoménale de faune et de flore, mais aussi différents peuples indigènes (dont certains groupes qui n’ont volontairement aucun contact avec le monde extérieur) aux traditions ancestrales et vivant en harmonie avec la nature.

 

La colonisation du Perou par les espagnols a engendré une culture métisse dans laquelle l’art, les traditions et la culture des peuples autochtones ont subsisté, malgré tout, dans chacune des régions.

Le 3ème plus grand pays d’Amérique du Sud

Grand comme deux fois la France, le Perou est situé sur la partie centrale de la côte Pacifique de l’Amérique du Sud. Le pays est limité par l’Equateur et la Colombie au nord, le Brésil à l’est et la Bolivie et le Chili au sud. Sa superficie est de 1 285 216 km², avec 5536 km de frontière et 3080 km de côte.

 

Le Perou bénéficie d’un climat tropical à l’est, désertique et sec à l’ouest. Au niveau de la cordillère des Andes le climat y est tempéré à froid selon l’altitude. Il existe 50 pics dont l’altitude dépasse 6000 m. Les principaux sont : le Huascarán (6768 m), Yerupaja (6632 m) et le Coropuna (6425 m).

 

On peut séparer le Perou en 3 zones différentes :

 

  • La Côte qui représente 10% de son territoire, longue frange désertique parallèle au littoral, entre le pacifique et les Andes. Longue de 2600 km et à certains endroits large de 180 km, elle contient des déserts, plaines et des vallées où se situent généralement les villes importantes comme par exemple la capitale Lima. Même s’il ne pleut que très rarement, le climat y est humide et un brouillard s’y forme bien souvent. C’est dans ce littoral que l’on trouve des zones désertiques avec de grandes dunes de sable, conséquences de l’érosion des Andes.

 

  • La région des Andes, 32% de sa superficie, qui traverse le pays du nord au sud. On distingue la cordillère Occidentale avec des roches volcaniques, la cordillère Centrale et la cordillère Orientale.

 

  • Entre les cordillères, l’Altiplano à 4000 m d’altitude.

 

L’Amazonie occupe 58% du territoire. La partie haute de l’Amazonie se situe au niveau du versant oriental des Andes, entre 1000 et 500 m d’altitude. La partie basse de l’Amazonie est une zone inondable, en particulier dans les zones de confluences des cours d’eau.

Construction-Cuszco-Perou

Construction colossale précolombienne qui reste aujourd’hui bien mystérieuse… Toutes les faces sont parfaitement jointées, rien ne passe entre les blocs de pierre, ni une lame de couteau, ni une feuille de papier ! Les constructeurs n’ont pas utilisé de mortier. De fait la multitude de contacts parfaits entre les pierres génère une stabilité et une solidité à toute épreuve. Même les nombreux tremblements de terre, parfois violents, qui ont secoués cette région du Perou n’ont pas eu d’impact sur ces enceintes. Aujourd’hui l’origine de ces édifices reste fortement discutée par la communauté scientifique…

Là où nait le Fleuve Amazone…

Le versant oriental est drainé essentiellement par deux fleuves: l’Ucayali et le Marañón qui donnent naissance à l’Amazone lorsqu’ils se rejoignent, après avoir traversé une partie de l’Amazonie péruvienne. Le système fluvial Ucayali-Marañón-Amazonas est navigable et constitue un mode de communication très important, en particulier pour des raisons commerciales. De cette manière, les échanges sont nombreux avec le Brésil, la Colombie, l’Equateur. Iquitos, en Amazonie, constitue le principal port fluvial du Pérou.

 

Plus d’un tiers de la population se trouve à Lima. La métropole est approvisionnée en eau par le fleuve Rímac, un des 52 cours d’eau qui descendent du versant ouest de la cordillère vers le Pacifique. Ce cours d’eau est primordial pour les habitants de la capitale. Hors, son débit est peu important et peut même être insuffisant lorsqu’il devient trop faible. Face à une explosion démographique, les autorités doivent souvent effectuer des ajustements quant à la distribution de l’eau.

 

Au sud, le plus vaste lac d’Amérique du Sud et le plus haut navigable au monde animé par des vagues et même des marées : le Lac Titicaca, situé à 3812 m d’altitude. Il est par ailleurs partagé avec la Bolivie. 20 cours d’eau se jettent dans ce lac.

Desert-Ica-Perou

Non ce n’est pas le Sahara mais le désert de Huacachina dans la province d’Ica! On peut y pratiquer le Sandboard (surf sur le sable).

Amazone-Perou-Iquitos

Pancarte à Iquitos, sur le bord du fleuve Amazone, marquant la reconnaissance du fleuve Amazone par la Fondation suisse New Seven Wonders comme l’une des sept merveilles naturelles du monde, au même titre que la baie d’Halong au Vietnam, les chutes d’Iguazu au Brésil et en Argentine, l’île de Jeju en Corée du Sud, l’île de Komodo en Indonésie, la rivière souterraine de Puerto Princesa aux Philippines et la Montagne de la Table en Afrique du Sud.

Une des 5 Biodiversités Majeures

Le Pérou bénéficie d’une extraordinaire variété écologique, une des 5 biodiversités les plus importantes au monde, du fait de la grande diversité de ses climats et de la présence de l’Amazonie. Le Pérou abriterait entre 30 et 40 000 espèces de fleurs. Chaque année de nouvelles espèces sont découvertes. Le Pérou est constitué d’une multitude d’écosystèmes et de paysages très différents dans lesquels se développent des niches ou régions écologiques, c’est à dire des régions ayant une certaine homogénéité et spécificité quant aux conditions de climat, des sols, de la faune et de la flore.

Le Pérou abrite en effet 84 des 117 zones de vie existantes dans le monde parmi lesquelles :

  • Le courant froid péruvien
  • la mer tropicale au nord
  • le désert du littoral Pacifique
  • la forêt sèche équatoriale
  • la forêt tropicale du Pacifique
  • la yunga (haute jungle)
  • la forêt équatoriale amazonienne
  • le paramo
  • la puna sur les hauts plateaux andins entre 3000 et 5000 m
  • la savane de palmiers

 

La confluence face aux côtes péruviennes de deux courants océaniques coexistants, l’un chaud (courant équatorien), l’autre froid (courant de Humboldt) permettent l’existence d’une région marine qui compte parmi les plus riches au monde. Le courant chaud est peu salé et pauvre en nutriments, mais il abonde en poissons comme le mérou, l’espadon, le marlin, le thon, la langoustine, les tortues… Le courant froid est au contraire très salé et riche en nutriments et recèle d’autres types de poissons comme la sardine, l’anchois, le merlu. Au niveau de la zone de convergence des deux courants, existe de fait un nouvel environnement avec une eau tempérée et fréquenté par des espèces propres…

 

La côte est un secteur désertique avec de grandes zones de dunes et d’oasis, du fait des forêts qui accompagnent les cours d’eau qui le traversent. Ce paysage existe surtout au sud et au centre du pays. Au nord, c’est la mangrove qui domine du fait des précipitations plus importantes. De la mangrove aux Andes, c’est un écosystème similaire à la savane qui se caractérise par une forêt sèche équatoriale.

Ces différents milieux et régions écologiques se voient fortement altérés à l’arrivée du phénomène climatique « El Niño » tous les 7-9 ans.

Le climat devient de plus en plus froid à mesure que l’on évolue sur la cordillère des Andes. Sur les hauts plateaux andins prédominent une végétation faite d’arbustes et de cactus. On y croise facilement des camélidés (lamas, alpagas, guanacos, vigognes) qui flânent mais aussi le plus grand oiseau du monde, le condor.

 

Mais le plus grand biome (= macroécosystème) péruvien est la jungle amazonienne qui s’étend de la yunga (jungle haute) aux grandes plaines amazoniennes (jungle basse). Elle grouille d’espèces animales qui vivent au milieu d’une végétation luxuriante et d’arbres immenses, comme par exemple le fromager, qui peut mesurer plus de 50 m. Le pays protège cette richesse naturelle en créant différentes réserves écologiques et parcs nationaux.

 

Par exemple, au sud du Pérou au niveau des départements de Madre de Dios et de Cusco, le Parc National de Manu abrite l’un des plus importants rassemblements d’animaux sauvages au monde, dont certains en voie d’extinction dans d’autres réserves. Extrêmement protégé, il est un des rares parcs amazoniens dans lequel il est possible de croiser plusieurs fois un jaguar en seulement quelques jours… Dans la même région, et tout aussi accessible à partir de la ville de Puerto Maldonado, il y a aussi la réserve de Tambopata et le Parc National de Bahuaja.

 

Au nord du Pérou, la ville d’Iquitos est totalement isolée du reste du pays et uniquement accessible par bateau ou avion. Citée vivante et colorée, elle est bien connue pour le fameux marché indigène de Belén. Mais surtout pour constituer le principal point d’accès aux excursions en pleine forêt amazonienne, dans le Parc National Pacaya Samiria qui propose un autre type de jungle, plus basse, avec davantage de zones inondables et dont l’exploration doit se faire en partie en canoë.

Iquitos-Marche-Belen-Amazonie

Marché de Belén, « la Venise de l’Amazone ». On peut y trouver toute sortes de fruits exotiques parfois étranges, de nourriture (dont les gros vers blancs « Suri »), mais aussi des vêtements, du matériel, des alcools locaux, des plantes médicinales, etc. Ici, un singe laineux apprivoisé « Martin » sur la tête d’une petite fille.

Plaza-Armas-Iquitos

Place des Armes à Iquitos, ville au bord du Fleuve Amazone et du Parc National Pacaya Samiria. C’est en 1880 que la ville va fortement se développer avec l’exploitation du caoutchouc. La grande quantité de migrants venant d’horizons très différents (espagnols, portugais, chinois, brésiliens etc) attirés par l’exploitation des ressources naturelles (bois, résines, animaux, or, pétrole) les années suivantes font qu’aujourd’hui, Iquitos est une ville qui réunit une multitude de croyances, de cultes et de cultures traditionnels.

Une Population Métisse et Jeune

La population péruvienne compte prêt de 30 millions d’habitants. Comme pour les autres pays d’Amérique latine, elle est très variée ethniquement. La majeure partie de la population est métisse et très jeune : plus de 30% a moins de 15 ans alors que seulement 6% est âgée de plus de 65 ans.

La population est inégalement distribuée sur le territoire : assez élevé sur la côte mais infime dans le bassin amazonien.

 

L’amélioration économique récente du pays, s’accompagne d’une baisse importante de l’émigration. Le nombre de péruviens vivant à l’étranger s’élève à 2 millions, soit 7% de la population. Principalement aux Etats-Unis où elle représente une des 10 nationalités les plus représentées dans ce pays.

La langue officielle est l’espagnol. Cependant d’autres langues indigènes comme le quechua ou l’aymara bénéficie d’un statut de coofficialité dans certaines régions où elles prédominent.

 

Au cœur de l’Amazonie péruvienne vivent des groupes d’Indiens qui n’ont volontairement aucun contact avec le monde extérieur. La plupart d’entre eux sont nomades et se déplacent à travers la forêt en suivant le rythme des saisons. A la saison des pluies, le niveau des eaux augmente et les Indiens s’éloignent des cours d’eau pour s’enfoncer dans la forêt et s’y installer. Par contre lors de la saison sèche, le niveau de l’eau redescend, et leur permet de revenir sur les plages découvertes des rivières et y installer leurs campements.

Au Perou, aucun parti politique ne représente la population indigène comme c’est le cas en Équateur ou en Bolivie, où ils occupent une place essentielle dans les débats nationaux.

Yagua-Perou

Les indiens Yagua vivent dans le nord-est du Pérou et en Colombie. Ils sont approximativement 6 000. Cette population fut largement dispersée principalement à cause du boum du caoutchouc fin du 19ème siècle à Iquitos, lors duquel les indiens étaient exploités et asservis pour son extraction dans la jungle. Certaines communautés Yagua sont disposées à recevoir des touristes dans leur village, à qui ils vendent divers objets artisanaux comme des sarbacanes. Lors des fêtes, les Yagua préparent le Masato, une préparation alcoolique à partir de la yuca fermentée. Leur langue est une des rares à avoir résisté jusqu’à notre époque en Amazonie.

Les péruviens adorent danser sur les rythmes de la cumbia. A Iquitos, probablement encore davantage… La musique y est omniprésente et les concerts en pleine ville sont courants. Les sonorités musicales sont tropicales, et les groupes en représentation sont systématiquement accompagnés de danseuses qui se déhanchent aux côtés du chanteur ou de la chanteuse, face aux gens qui font la fête en dansant les uns avec les autres. L’ambiance y est exceptionnelle.

Aujourd’hui une des Economies les plus performantes d’Amérique Latine

Le Pérou est un pays dont 50% de la population est pauvre. L’économie du Pérou se base sur l’agriculture, la pêche et l’exploitation de recours naturels comme les minerais.

L’agriculture est constituée à la fois de l’agriculture locale, pauvre et usant des techniques anciennes pour subsister aux besoins et couvrir la demande interne, et de l’agriculture moderne vouée à l’exportation et assurée par les grands groupes souvent étrangers. Elle produit du café, du coton, de la canne à sucre, du riz, des pommes de terre, du maïs, des fruits tropicaux, et des asperges (1er producteur mondial). L’élevage et la pêche sont également des activités très importantes.

Les mines sont tout aussi essentielles pour le Pérou qui est le 2nd producteur mondial d’argent; le 4ème de cuivre, zinc et plomb ; le 5ème producteur d’or. Par ailleurs les sols renferment des réserves de pétrole et de gaz.

 

L’histoire récente du Pérou a été très mouvementée avec d’énormes problèmes sociaux et une situation de quasi guerre civile pendant une grande partie de la 2ème moitié du 20ème siècle. Mais aujourd’hui, elle est parmi les plus performantes d’Amérique Latine. Ce dynamisme est essentiellement du aux exportations, la mise en place d’un environnement fiscal favorable pour les investisseurs et l’augmentation de la demande interne (hausse de la consommation et investissements public et privé) depuis la politique d’ouverture débutée dans les années 90. Aujourd’hui, cette nation est entrée dans un processus de stabilisation très prometteur et les changements quant aux infrastructures, à la consommation et d’une manière générale quant au niveau de vie, s’effectuent rapidement et s’observent un peu plus chaque année.

Ceviche-Perou

Véritable plat emblématique de la cuisine péruvienne, le ceviche est considéré par les péruviens comme faisant partie de l’identité nationale, à tel point qu’il fut déclaré « Patrimoine Culturel de la Nation » en 2004! Cette marinade de poisson cru et de fruits de mer, est l’un des nombreux plats responsables de l’explosion de la cuisine péruvienne dans le monde. Il se trouve dans la liste des « 50 meilleurs plats à manger au monde » du journal The Guardian.

Protestation-Mines-Perou

Le gouvernement Humala a adopté différentes mesures pour faciliter les investissements et l’exploitation minière par les multinationales. Différentes populations locales se sont insurgées face à ces décisions qui menaçaient par exemple certaines lagunes approvisionnant en eau leurs villages.