Parc Yasuni en Equateur - Trek en Amazonie
Trekkings et Excursions en plein coeur de la jungle d'Amazonie et d'Amérique centrale. Voyages au Pérou, en Bolivie, en Equateur et au Guatemala.
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Parc National Yasuni, Réserve de la Biosphère mondiale en Equateur

Le Parc National Yasuni a été créé en 1979, il s’étend sur une superficie de 10 227 km² dans la province de Pastaza en Equateur, et est délimité par les cours d’eau Napo et Curaray dans le bassin amazonien, à environ 250 km de la capitale de l’Equateur, Quito.

 

Le parc est essentiellement constitué de forêt, il fut désigné par l’UNESCO en 1989 comme Réserve de la Biosphère, c’est à dire une des 19 zones mondiales de mégadiversité. Le parc bénéficie d’un relief légèrement vallonné avec de grandes plaines marécageuses où s’épandent les principaux cours d’eau, un relief donc doux de basse altitude (200 à 350 m). Le climat y est chaud et humide, avec des température allant de 15 °C à 38 °C, il pleut toute l’année, généralement en averses en fin de journée. La période la plus agréable pour s’y aventurer va de février à septembre.

Carte-Equateur-Yasuni-Cuyabeno

Préserver une Richesse Naturelle, Biologique et Culturelle Exceptionnelle

Le Parc National Yasuni est considéré comme une des zones dont la biodiversité est la plus importante au monde avec 150 espèces d’amphibiens, 121 de reptiles, 598 d’oiseaux et une estimation de 204 de mammifères (169 confirmés, soit 40% de toutes les espèces amazoniennes). Il contiendrait plus d’espèces d’animaux en un seul hectare que dans toute l’Europe réunie. Par ailleurs cet inventaire est loin d’être exhaustif. Près d’une exploitation pétrolière dans l’ouest du parc, deux semaines d’exploration ont suffi pour découvrir de nouvelles espèces d’arbres et deux nouvelles espèces d’orchidées…

La flore entière du parc n’est pas encore connue mais on estime qu’il y a plus de 4000 espèces de plantes à fleurs et arbres.

 

Cette végétation est exploitée par les peuples autochtones comme les Huaorani :

  • Un arbre à caoutchouc : Hévéa guianensis,
  • Un ivoire végétal : Phytelephas macrocarpa
  • Cedrelinga cateniformis apprécié pour la construction de pirogues
  • Certaines plantes aux propriétés particulières (toxiques, hallucinogènes, etc.)
  • Le cœur du palmier « domestique » comme nourriture
  • Des poisons des lianes Curarea tecunarum, appliqué sur les flèches ou de fléchettes de sarbacanes, mais aussi employés pour soigner certaines mycoses
  • La liane Minquartia guianensis dont ils tirent un poison servant à la pêche
  • Les plantes Renealmia spp. et Urera baccifera qui fournissent un antidote à certaines morsures de serpent
  • Piper augustum et Piper conejoense utilisés pour brosser les dents et prévenir les caries, etc.

 

Le territoire actuel du parc était en fait l’un des « refuges de vie » du Pléistocène lors duquel des changements climatiques drastiques se sont effectués (glaciations, etc.), favorisant le développement de certaines jungles amazoniennes (« îles de végétation ») qui servirent de refuge à de nombreuses espèces animales et végétales. Ceci pourrait expliquer l’extrême biodiversité du parc et son degré élevé d’endémisme animal et végétal.

Le Territoire des Huaorani

La partie Est du Parc National fait partie du territoire des huaorani, dont la réserve ethnique adjacente s’étend sur 6 100 km². Les huaorani (ou Waorani) sont des chasseurs-cueilleurs nomades qui pouvaient se déplacer sur un large territoire d’environ 20 000 km² en Equateur, qu’ils défendaient avec ardeur. Leur premier contact avec le monde « extérieur » date de la fin des années 50 et se fit plus régulier du fait de l’exploration de sites pétroliers lorsque le gouvernement réalisa à quel point ses sols en étaient riches. Depuis, les huaorani se battent pour avoir une terre vierge de toute exploitation pétrolière, dont les conséquences négatives impactent directement leur mode de vie, leurs traditions et la nature qui les entoure.

Le Parc Yasuni, une Zone Intangible

Les sols de la partie amazonienne équatorienne sont riches en ressources naturelles et particulièrement en pétrole (20% des réserves de pétrole du pays selon les estimations). Or l’économie équatorienne est fondamentalement basée sur le commerce du pétrole depuis les années 70. Pour protéger les populations autochtones et préserver la biosphère, le gouvernement a déclaré en 1998 la partie sud du Parc National Yasuni Zone Intangible, c’est à dire dans laquelle toute exploitation extractive des ressources naturelles pour le pays ou le monde, est impossible.

 

L’initiative Yasuni ITT est une proposition des groupes écologistes, qui a été reprise par le gouvernement du président Rafael Correa en 2007, pour conditionner la possibilité pour le gouvernement d’extraire et d’exploiter le pétrole au nord du parc national. La proposition consiste à faire payer les pays développés une compensation à l’Equateur chaque année, pour maintenir le territoire exempt de toute exploitation, sur la base de la moitié des revenus estimés de l’exploitation possible de ce pétrole. L’autre moitié est payée par l’Equateur.

Cette proposition a été perçue comme un appel à la solidarité internationale, innovante et positive par certains, à la limite du chantage écologique par d’autres.

En 2013, l’état équatorien mis un terme à cette campagne du fait qu’elle n’ait eu qu’un très faible impact auprès des pays développés. Le président annonça que 0,1% du Parc Yasuni sera utilisé pour l’extraction du pétrole, c’est à dire 10 km² qui devraient générer 600 millions de dollars annuels pendant 30 ans. Le gouvernement équatorien pourrait également s’engager à limiter son exploitation pétrolière à moins de 1% du territoire total du parc national, pour bénéficier du système de crédit carbone payé par les pays pollueurs, selon le protocole de Kyoto.

Une Région en Danger

Les analyses satellites effectuées en 2004 ont montré que malgré les statuts de Parc national, de Réserve de la biosphère et de réserve ethnique, cette région d’Equateur continue à être défrichée un peu plus chaque année… Le Parc National Yasuni constitue un habitat pour de nombreux animaux emblématiques (harpies féroces, aras, jaguars, anacondas, etc.), mais il héberge également de nombreuses autres espèces moins médiatiques mais tout aussi importantes pour assurer le maintien de ces écosystèmes. La zone est encore relativement préservée et peu perturbée, comme peu le sont dans le reste du monde. Elle offre une opportunité rare d’observer et d’étudier différents écosystèmes non fragmentés et non perturbés dans lesquels évoluent des quantités d’espèces animales et végétales presque inédites dans le monde.

Saimiri-Singe-Ecureil

Saïmiri (ou Singe-écureuil ou Sapajou jaune), se déplace à une vitesse stupéfiante dans la canopée et les parties basses de la forêt. Il voyage en groupe de 40-50 individus en moyenne, souvent accompagné de capucins qui bénéficient de leur extrême vigilance vis-à-vis des prédateurs. Le groupe est également suivi par différentes espèces d’oiseaux comme le Toucan qui attrapent au vol les insectes dérangés par les singes, mais aussi de poissons qui récoltent les fruits tombés à l’eau.

Orchidée-Colibri

Colibri sur une des 2 725 espèces d’orchidées sauvages poussant en Equateur.

Tapir-Amazonie

Le Tapir est herbivore et collecte sa nourriture grace à sa courte trompe préhensile. Il joue un rôle clé dans la dissémination de certaines graines dans la forêt avec ses déjections.

Chasseurs-Huaorani

Les Waorani chassent les animaux dans les arbres à l’aide de leurs longues sarbacanes (Photo de Jimmy Nelson).

Caiman-Parc-Yasuni

Caïman blanc dans le Parc Yasuni.