Suite de : Je plaque tout et je change de vie #Part1 et #Part2
En 2014, nous décidons avec ma copine de partir de Buenos Aires pour retourner en France. C’est un peu l’heure du bilan et je me pose pleins de questions. Suis-je heureux ? Suis-je prêt à continuer dans ce type d’industrie encore tant d’années ? Est-ce que je me lève avec cette motivation qui vous fait vous surpasser ? Est-ce que je ne serais pas juste en train de me complaire dans cette vie standard dans une multinationale sympa, avec un chouette poste, et un salaire convenable ? Pourquoi ne pas mettre la barre plus haut ? Pourquoi ne pas vivre de ce qui me passionne vraiment ? Ne serais-je pas en train de me poser des barrières qui n’existent pas ?
Le fait même de me poser ces questions y répond… Je dois sortir de ma zone de confort. Je démissionne en octobre 2014 pour me consacrer corps et âme à un projet qui me trottait dans la tête depuis plusieurs années et qui me permettrait de concilier plusieurs choses qui me passionnent: le voyage, le trekking et la jungle ! Se retrouver en pleine nature, se reconnecter avec les éléments et cette sensations de liberté grisante où tout est possible, c’est ça que j’ai toujours aimé.
Je décide donc de proposer des trekkings et des excursions en pleine Amazonie via un site Internet, dans différents pays d’Amérique latine, au contact des communautés autochtones et dans le cadre d’un tourisme responsable !
@Guatemala, Biosphère maya. Arrivée sur le site de Tikal après 3 jours de trek. Grand moment lorsque deux trois ricains bedonnant en chaussette-claquette, bière à la main, nous voient sortir de la jungle suant, sacs sur le dos, et bâton à la main… Une fois sur le site, la visite peut commencer. La cerise sur le gâteau !
@Guatemala, Biosphère maya. Ruines maya inconnues du grand public, car accessibles seulement après plusieurs jours de marche. Un moment privilégié du trek « Sur la Route de Tikal« . Encore en fouille, ces ruines n’ont malheureusement pas échappées à divers pillages…
En y réfléchissant, mon projet n’est pas un changement de cap à 180° comme j’aime parfois le dire. En y regardant de près, c’est en fait la suite logique de toutes mes décisions et choix de vie que j’ai faits par le passé. Je fais ce que j’aime !
Donner un nom à une entreprise peut demander une longue réflexion, et même un certain investissement lorsqu’on fait appel à une agence spécialisée. Pour ma part, ça a été réglé en 3 heures, mon projet s’appelle Gayatrek. Gaïa (ou Gaya) est le nom de la déesse de la mythologie grecque incarnant la Terre. C’est aussi le nom de l’hypothèse proposée en 1970 par l’écologue anglais James Lovelock, selon laquelle la planète Terre constituerait en fait un superorganisme vivant et dynamique.
Ma vision du voyage : nature, dépaysement et challenge physique
En résidant ces dernières années en Amérique latine, j’ai eu l’occasion de voyager dans la plupart des pays de la région. Organiser son voyage est une approche très personnelle. Certains recherchent le farniente au soleil, sur la plage, une piña colada à la main. Leur choix se portera probablement sur des destinations touristiques, mais néanmoins efficaces, comme Cancun ou la République Dominicaine (no offense, se faire dorer la pilule sur la plage j’ai déjà fait et j’ai apprécié !). D’autres s’orientent vers les grandes capitales pour les aspects culturels et festifs. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise destination, finalement tout dépend de ce qu’on en attend. Pour ma part, mon objectif est clair : l’aventure, la nature, le dépaysement et, si possible, le challenge physique ! Le trekking permet de concilier ces différents ingrédients. J’ai découvert la jungle pour la première fois en Colombie sur la côte Caraïbes en 2007. Ca a été une révélation. Toutes mes expériences en forêt qui ont suivi ont été à chaque fois différentes, riches, spéciales… On en prend plein les yeux, et on en revient changé !
@Pérou, Réserve Nationale Pacaya-Samiria. Ce vieux monsieur sur son canoë à la rame, passe de maison en maison, de village en village pour vendre ses piranhas. Les poissons peuvent tout à fait être conservés plusieurs jours empilés les uns sur les autres dans ce sceau, recouverts d’une bâche le plus hermétiquement possible. C’est avec des grands yeux et un peu halluciné qu’on le regarde arriver et repartir en ramant, accroupi sur son petit canoë rempli de provision…
@Pérou, village de Nauta, région d’Iquitos. Arrivée au village de Nauta au petit matin, après 2,5 jours de bateau sur un des affluents du fleuve Amazone. Nous y sommes monté à Yurimaguas (Nord-Ouest) l’après midi 3 jours plus tôt. Nous avons eu beaucoup de chance: il est parti 2 heures après notre arrivée alors que certains attendaient son départ depuis 3 jours ! Je n’ai mis aucun filtre sur cette photo, les couleurs sont naturelles…
Gayatrek s’adresse autant aux vrais aventuriers qui souhaitent vivre une aventure magique et qui cherchent le défi physique en plein coeur de la jungle amazonienne, qu’aux amoureux de la nature qui souhaitent simplement plonger dans la forêt y dormir et observer une faune et une flore extraordinaire… Le trip d’une vie qu’il est possible de vivre !
Par ailleurs, c’est aussi pour moi une manière de lutter en faveur de l’Amazonie. Je pense que la conscience collective est touchée par ce qui se passe actuellement. Malheureusement selon moi, les gens ont besoin de s’y rendre pour véritablement se sentir impliqué et réaliser l’importance de la conservation et de la protection d’un des derniers bastions de la nature sauvage et du monde animal. Une personne qui osera s’immiscer en son coeur, pour y découvrir la beauté de la vie sauvage et la richesse des traditions des communautés locales, est une personne qui sera prête à se battre pour la protéger.
L’Amazonie, terre de mystère qu’il est possible de découvrir
L‘Amazonie ne laisse jamais indifférent, car elle suscite tout de suite plusieurs sentiments et un certain imaginaire : d’une part la fascination, la curiosité, l’aventure, l’exploration mais d’autre part la crainte, l’enfer vert, la sévérité du monde animal… Le seul terme « nature » est à lui seul paradoxal : à la fois un écosystème, une entité à part entière, et la somme infinie d’êtres vivants tous dépendants les uns des autres. Cette extrême végétation nous fascine et nous lui portons tous un regard tendre et protecteur, mais elle nous effraie à la fois. S’immiscer en son cœur, c’est se soumettre à ses lois, apprendre de nouvelles règles, s’exposer à la vie sauvage avec lesquels nous ne sommes plus familiers, mais c’est surtout l’assurance de s’émerveiller, et peut-être même de redécouvrir ce qu’est la vie.
@Bolivie, Parc National Madidi. Dans la jungle du Parc Madidi en Bolivie, 4eme jour de trek, chaud mais pas fatigué! Le guide s’arrête souvent pour raconter des anecdotes comme par exemple l’utilisation d’un certain type de fourmis à grosse mandibule pour effectuer des points de suture. Il l’a testé devant moi, sur son propre doigt et ça marche !
@Bolivie, Parc Madidi. La mygale vit dans une petite tanière dans laquelle elle attend le passage d’une proie à l’entrée pour attaquer. Il est donc assez simple de la déloger en titillant avec une brindille les bords du trou dans lequel elle est logée. Le reste du boulot s’effectue avec une clope!!! Jetez un oeil à la video… Alors ??
Est-il dangereux de s’y aventurer ? La réponse est : pas plus que dans une grande ville. Rio de Janeiro (dans le top 10 des villes ayant la plus forte criminalité) et Mexico sont réputées être des villes dangereuses. Elles sont néanmoins des villes très touristiques et très agréables à vivre au jour le jour… En pleine forêt amazonienne, les codes et règles à respecter sont différents et il est tout à fait possible de s’y aventurer, accompagné d’un guide, sans mettre sa vie en jeu !
NON, les indiens Jivaro ne vont pas vous chasser pour diminuer votre tête et l’ajouter à leur collection. NON, il n’y aura pas un serpent venimeux sous chaque feuille d’arbre. NON, les piranhas ne vous grignoteront pas les mollets lorsque vous aurez les pieds dans l’eau. NON, le jaguar n’attaque pas l’Homme !
Oser cette expérience est la meilleure manière de s’en rendre compte… Comme m’a confié un guide à Iquitos au Pérou :
« La jungle, il ne faut pas en avoir peur, il faut juste la respecter » (No hay que tenerle miedo a la selva, sino respeto).
L’Amazonie, je suis sûr que ça vous tente. Je me trompe?! Parmi tous les différents treks et tours que je propose, quels sont ceux qui vous plaisent le plus ? J’attends votre retour, j’ai hâte de vous lire à mon tour !
Jacques MARTIN
Posted at 09:54h, 18 maiBravo!
Entièrement d’accord avec le bénéfice évident d’un changement de vie radical en accord avec ses convictions.
Longue route a tes envies.
A+ Jacques
Fabien
Posted at 16:26h, 09 juinMerci Jacques pour tes encouragements, ça fait plaisir !
Sortir de sa zone de confort, par définition ça peut ne pas être toujours agréable. Mais c’est le seul moyen de prendre son destin en main ! A bientôt !